2,5 hectares de nature menacés de disparition à Bruxelles
Lies Engelen Photography
Une zone naturelle au cœur de Bruxelles doit faire place à un nouveau projet de construction d'appartements et d'une école. Pendant que les habitants et les politiciens se battent pour une ville plus verte, 2,5 hectares de nature risquent de disparaître sous le béton.
Le Donderberg est un coin de nature sauvage de 2,5 hectares adjacent à la rue du Mont Saint-Alban et à la rue des Horticulteurs à Laeken. Ce terrain appartenait autrefois, avec les Jardins du Fleuriste, au domaine royal. Il appartient désormais à la Ville de Bruxelles qui souhaite y réaliser le projet HoP (Horticulteurs-Perruches), une école primaire pour 672 élèves et 49 maisons. Ce sont 2,5 terrains de football de nature qui doivent une fois encore faire place nette. Cependant, Bruxelles pourrait bien profiter de plus d'espaces verts.
Le béton au détriment de la nature
"Il y a plus de 180 arbres matures, des centaines d'arbustes et même des plantes rares comme l'ail sauvage sur le site ", explique Ben Brumagne de 'Forest To Plate'. "Il est absurde que des particuliers, des entreprises et des municipalités travaillent pour plus de verdure, mais que simultanément, des parcelles existantes et précieuses de nature doivent disparaître. "
Le site naturel est fermé au public afin que la nature puisse y suivre son cours. Cela a une grande valeur ajoutée pour divers animaux et insectes, mais aussi pour l'homme car une grande quantité de CO2 est capturée. De plus, ce site est l'un des ilots les plus frais de la ville, ce qui rend les étés caniculaires plus supportables et permet de stocker l'eau en cas de fortes précipitations. Les inondations sont déjà devenues un phénomène triennal dans le quartier jouxtant le site; le bétonnage du site ne fera que renforcer ce phénomène.
Objections du voisinage
Le quartier a déposé plusieurs plaintes et recours et a mis sur pied un comité de quartier dès les années 90 pour protéger ce site de grande valeur naturelle. Les riverains soulignent les divers problèmes que le projet engendrerait. La circulation dans les rues avoisinantes augmentera, les places de stationnement disparaîtront et les riverains auront les hauts murs du bâtiment de l'école dans leur cour arrière. La ville les a à peine consultés.
Ville de Bruxelles, laissez nous la nature
Il semble que personne n'ait besoin d'un tel projet. La note d'objections du comité de quartier Donderberg souligne qu'il y a suffisamment d'écoles et de logements dans le quartier, qu'un grand projet de construction est un pas en arrière pour le quartier et qu'il faut plus, et non moins, de nature à Bruxelles.
Malgré les efforts de la Ville pour devenir plus verte, la décision de détruire 2,5 hectares de nature existante demeure douteuse.